jeudi 10 novembre 2016

Spleen

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

Baudelaire.



C'est la première pensée qui m'est venue pour décrire mon état d'esprit hier matin, Baudelaire n'a jamais été vraiment mon ami, mais là ce poème que j'avais oublié decrit bien ma journée d'hier.

La soirée éléctorale a été longue, je n'ai presque pas dormi de la nuit, ça tournait. La journée a été dure également. On a parlé avec ma directrice, les parents, les amis, les enfants. Mais quand le desespoir à fait son travail et qu'on est au fond d'un trou, on ne peut plus qu'en sortir.

On lit les analyses, on lit des articles. On se dit que ce n'est pas perdu pour l'avenir, que partout il y a de l'espoir et de la joie. Que cette éléction doit être un declic pour nous, qu'il faut qu'on se batte pour ne pas laisser l'obscurantisme sous toute ses formes se developper. Qu'il faut informer, sur les droit des femmes, sur la science, sur les différences. Le savoir est le meilleur remède contre la peur, quand on connait on est moins effrayé.

On se parle avec nos amis et on commence à faire des blagues et à rire. Et oui hier j'ai beaucoup rit. Quand en regardant dans mon rétro j'ai vu un mec costume cravate se curer le nez comme il faut. Quand un des tiots m'a sorti une bonne blague, quand une des petites à officiellement commencé sa campagne pour la présidence des U.S. dans ma classe. J'ai été fière que les enfants ne nous laissent pas tomber. Et travailler avec eux est un plaisir.

Aujourd'hui, je suis revenue du fond du trou, il y fait noir et je n'aime pas trop. Je préfère la lumière. Je veux comprendre la conplexité de ce resultat pour qu'à l'avenir les lendemains chantent. Je veux continuer à m'impliquer dans les causes qui me tiennent à coeur. 

Je ne veux pas que mes amis LGBTQ, mexicains, croyants, athée, noirs, blancs, marrons, roses, natifs aient peur. La peur n'engendre que la haine. La haine n'est bonne pour personne, il faut s'aimer, se respecter dans ses différences et dans son coeur. 

Je ne veux pas rester sur une note défaitiste, regardez autour de vous il y a du bonheur partout et ce ne sont pas ces quatres années à venir (ou peut être moins) qui vont briser notre espoir en une civilisation meilleure.


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