Quand
le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur
l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et
que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il
nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;
Quand
la terre est changée en un cachot humide,
Où
l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en
va battant les murs de son aile timide
Et
se cognant la tête à des plafonds pourris ;
Quand
la pluie étalant ses immenses traînées
D'une
vaste prison imite les barreaux,
Et
qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient
tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des
cloches tout à coup sautent avec furie
Et
lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi
que des esprits errants et sans patrie
Qui
se mettent à geindre opiniâtrement.
-
Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent
lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu,
pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur
mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Baudelaire.
C'est
la première pensée qui m'est venue pour décrire mon état d'esprit
hier matin, Baudelaire n'a jamais été vraiment mon ami, mais là ce
poème que j'avais oublié decrit bien ma journée d'hier.
La
soirée éléctorale a été longue, je n'ai presque pas dormi de la
nuit, ça tournait. La journée a été dure également. On a parlé avec
ma directrice, les parents, les amis, les enfants. Mais quand le
desespoir à fait son travail et qu'on est au fond d'un trou, on ne
peut plus qu'en sortir.
On
lit les analyses, on lit des articles. On se dit que ce n'est pas
perdu pour l'avenir, que partout il y a de l'espoir et de la joie.
Que cette éléction doit être un declic pour nous, qu'il faut qu'on
se batte pour ne pas laisser l'obscurantisme sous toute ses formes se
developper. Qu'il faut informer, sur les droit des femmes, sur la
science, sur les différences. Le savoir est le meilleur remède
contre la peur, quand on connait on est moins effrayé.
On
se parle avec nos amis et on commence à faire des blagues et à
rire. Et oui hier j'ai beaucoup rit. Quand en regardant dans mon
rétro j'ai vu un mec costume cravate se curer le nez comme il faut.
Quand un des tiots m'a sorti une bonne blague, quand une des petites
à officiellement commencé sa campagne pour la présidence des U.S.
dans ma classe. J'ai été fière que les enfants ne nous laissent
pas tomber. Et travailler avec eux est un plaisir.
Aujourd'hui,
je suis revenue du fond du trou, il y fait noir et je n'aime pas
trop. Je préfère la lumière. Je veux comprendre la conplexité de
ce resultat pour qu'à l'avenir les lendemains chantent. Je veux
continuer à m'impliquer dans les causes qui me tiennent à coeur.
Je
ne veux pas que mes amis LGBTQ, mexicains, croyants, athée, noirs,
blancs, marrons, roses, natifs aient peur. La peur n'engendre que la
haine. La haine n'est bonne pour personne, il faut s'aimer, se
respecter dans ses différences et dans son coeur.
Je
ne veux pas rester sur une note défaitiste, regardez autour de vous
il y a du bonheur partout et ce ne sont pas ces quatres années à
venir (ou peut être moins) qui vont briser notre espoir en une
civilisation meilleure.
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