mardi 26 avril 2016

Être dépendant d'un autre visa.

Être dépendant d'un autre visa c'est pas toujours simple. Surtout pour moi qui aime être libre. J'ai toujours bossé et eu la sensation d'être libre de faire ce que je voulais. Quand on déménage à l'étranger c'est pas simple de voir sa liberté et son indépendance s'envoler. Ce n'est que mon avis et mon ressenti, je ne veux pas juger ou dire ce qui est bien ou mal.

Déjà pour nous il a été question de se marier, c'était pas tellement prévu dans nos plans et perso le mariage c'est pas tellement mon truc. Du coup, on a tout fait pour que ça ne ressemble pas à un mariage. Je n'ai pas non plus changé de nom (c'était hors de question, je vois pas pourquoi je changerai moi et pas mon mari !) même si il n'est pas facile à épéler et que même en France, pas mal de gens se plantent. Et puis, je n'aime la façon qu'ont certaines personnes de t'appeler par le nom de ton mari, Mme Roger Martin... put*in de m*rde ! Je m'appelle pas Roger !! Je n'aime pas cette idée que le mariage éfface l'état civil d'une femme, son nom, du coup le mariage c'est pas mon truc. Je ne l'ai pas fait de gaité de coeur, à la mairie, en 5 minutes ! C'était fait, comme on enlève un sparadra ! Et c'est sans regret, j'ai pas de photos de mariage à mettre dans mon salon, mais franchement je ne vois pas l'interêt !

Une fois ça fait, t'es marié c'est cool mais tu vas prendre un autre coup dans les dents, tu vas être dépendant d'un autre visa (et dependant tout court parce y'aura plus qu'un salaire pour deux) que tu travailles (sous réserve d'un permis) ou pas ! Il y a des visas dependants qui ne peuvent pas bosser (même si ça a changé il y a peu pour les H4.). Voilà tu passes de femme indépendante au foyer. C'est quand même bien dommage. Le changement est parfois très rude est pousse certain couple à retourner dans leur pays d'origine et je le comprends. J'ai eu de la chance j'ai trouvé du boulot assez facilement, mon profil n'est pourtant pas atypique et je sais que dans ma branche même en France c'est compliqué. 
Tu passes de toute façon par la case "maison" (que tu sois un homme ou une femme, je parle plus des femmes car c'est la majorité des suiveuses et que je suis une femme.) durant le moment ou tu attends ton graal à toi, l'autorisation de travail. Pour ça faut faire un courier et débourser 380 $. Tu envoies tes papiers avec ta lettre de motivation (genre l'argent de ton visa suiffit mais t'aimerais quand même bosser et pour quelles raisons), moi j'ai choisi le laïus culture, genre avec mes sous je pourrais faire marcher la culture aux US (genre je vais sauver les musées avec mon maigre salaire !). Après tu attends. En attendant j'ai fait du volontariat parce que après un mois sans rien faire de concret je tournais marteau. Et une fois ton autorisation en poche tu te lances dans le monde merveilleux de la recherche d'un emploi. Parfois il faut renouveller, par exemple je l'ai fait une fois, la deuxième étant valable jusqu'en 2018, soit la fin de notre visa.

Mais bien souvent il faut ravaler sa fierté (moi ça m'a fait mal et ça me fait toujours mal) et considéré que c'est un mauvais moment à passer. Je me souviens que je justifiais toujours mes achats au grand (ce que je n'avais jamais eu à faire), même si il ne me la jamais demandé (c'est un peu une pince quand même et il fait hyper attention au pognon, il est auvergnat quoi ...).
C'était très dur, pas d'avoir moins d'argent (quand tu passes de 2 à 1 salaire ça fait souvent moins), mais pas d'avoir d'argent à moi, que la banque te considère comme une quantité négligeable, la nana demandais tout au grand jamais à moi, je lui ai signalé ma présence ... au cas ou elle n'avait pas vu que j'étais là aussi ! "et elle travaille ?" "Je suis là, et oui je travaille !" Au cas où tu oublirais que tu es dépendant on te le rappelle !

Sauf pour les taxes.
Je m'explique, le grand, faisant de la recherche publique n'a pas eu a payer de taxes pendant deux ans. En revanche travaillant, j'ai du en payer (mon côté socialo aime les taxes, j'aime donner de l'argent à l'état, c'est normal ça sert à tous le monde et j'appelle à corps et à cris une sécu aux US, parce que faut pas toujours pensé qu'à sa tronche !) du coup même cette année à cause de cela nous avons du faire une déclaration séparée. Et là ça aurait pu étre intéressant que je sois dependante, gagnant moins que lui, le grand aurait pu en payer moins de taxe. Mais bon hein, c'est jamais dans le bon sens que ça fonctionne (oui j'aime payer des taxes, mais le grand est toujours auvergnat, du coup, bah c'est compliqué...).

Cette dépendance est plus ou moins bien vécue, plus ou moins acceptée, de mon côté la pillule est toujours dure à faire passer, parce que j'ai toujours un mauvais goût dans la bouche à la suite de certaine réfléxion, parce que ça touche un point sensible aussi, mon feminisme. Je ne suis pas une extrémiste de la cause, mais elle me tient à coeur. Se retrouver dans cette situation revenait un peu à valider des théories qui ne me plaisent pas du tout (la place de la femme au foyer auprès des enfants). Je ne dis pas que c'est logique, je ne dis pas non plus que ça a un sens, comme je vous l'ai dit c'est mon ressenti !

Pourquoi j'ai parlé de ça, parce que ce passage d'indépendant à dépendant à un impact sur la vie de tous les jours, le travail pour moi est quelque chose d'important, de bien, je ne me vois pas rester à la maison, jamais, même si c'est bien pour d'autre, moi ça me tapperait sur le système, il faut que je bouge, même si on a des enfants (un jour, peut être !), je n'ai pas l'étoffe d'une mère au foyer et je ne l'aurais sans doute jamais. Car in fine ça revient à ça, cette dépendance par rapport au partenaire c'est la fin d'une certaine liberté.


2 commentaires:

  1. 100% d'accord avec toi (bon sauf pour le mariage, moi j'en revais :D). J'ai pas du tout aimé passer de indépendante à dépendante. Moi aussi j'avais toujours bossé, apporter mon salaire, payer 50% des factures... Et j'ai eu ce sentiment très très bizarre aussi au début de vivre à son crochet, de lui dire à chaque fois que j'achete un truc (bon hors courses alimentaires faut pas deconner non plus, faut bien bouffer), de lui demander pour telle ou telle chose, d'entendre de la part du banquier "elle travaille?" ben "coucou je suis à coté tu peux me demander, je suis pas débile je peux répondre"...

    Contrairement à toi, j'ai pas reussi à trouver d'emploi (je ne voulais pas faire du "tutorat en français", j'ai l'impression qu'il n'y a que ça de dispo pour celles qui veulent bosser aux US). Et du coup, oui 2 ans c'est LONG sans bosser, à etre dépendante, à tourner en rond, à se sentir complètement inutile...
    Mais il m'a aussi rassuré sur le fait que je n'étais pas inutile, que j'avais pleins de roles et qu'il aurait pas reussi à faire tout ça (ou plus compliqué) en étant seul (gros avantage de pas bosser en début d'expat, tu as le temps pour chercher des infos, chercher des bons plans, aller aux administrations qui ouvrent de 10h à 15h30 que le jeudi...). Bref ça va mieux sur ce plan là qu'au début (meme si je tourne toujours en rond, au moins je me sens moins dépendante) mais par contre j'ai toujours autant hate de rentrer en France et pouvoir rebosser!

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    1. Je comprends que tu ai hâte de rentrer en France, je pense que si je ne bossais pas, je serais dans le même état d'esprit que toi !

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